Revaloriser ses invendus, ou comment allier anti-gaspi et gain de chiffre d’affaires

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La revalorisation des invendus est une nouvelle pratique qui se structure. Elle contribue à réduire les déchets alimentaires consommables tout en générant un chiffre d’affaires supplémentaire pour les restaurateurs.
La revalorisation des invendus est une nouvelle pratique qui se structure. Elle contribue à réduire les déchets alimentaires consommables tout en générant un chiffre d’affaires supplémentaire pour les restaurateurs.

Et si plutôt que de jeter vos invendus, vous les remettiez sur le marché ? L’occasion pour vous restaurateurs de donner une nouvelle vie à vos produits, tout en générant moins de déchets pour la planète !

Chaque année, en France, 10 millions de tonnes de déchets alimentaires consommables sont produits. Au niveau de la planète, c’est un tiers des aliments produits qui sont jetés avant même d’être consommés ! Des chiffres alarmants, tant sur le plan économique qu’écologique.

Tous les acteurs de la chaîne alimentaire sont concernés : les ménages, l’industrie agro-alimentaire, la production agricole, le commerce et la distribution, les marchés et la restauration collective et commerciale, qui contribue à elle seule à 14 % du gaspillage alimentaire, selon l’association PHENIX. La part des pertes et des gaspillages est d’ailleurs bien plus importante en restauration qu’au foyer !

D’après l’Ademe, on gaspille en effet 4 fois plus en restauration collective et commerciale : 130 g par convive par repas, contre 32 g chez les ménages. Pourquoi ? L’agence explique qu’il semblerait que « lorsque le consommateur peut dimensionner les quantités, la nature des repas et conserver les restes, comme cela est davantage possible chez lui, alors le gaspillage est moindre. La structuration de l’offre en restauration influencerait donc grandement le comportement du consommateur. »

Et si le moment était venu de changer les pratiques ?

Pour lutter contre ce gâchis alimentaire, des acteurs de la grande distribution, des industries agroalimentaires et des producteurs agricoles se sont engagés dans des conventions de don de leurs invendus avec des associations d’aide alimentaire. Cet engagement, formalisé dans le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire (2017-2020) a été suivi d’une loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Adoptée en février 2016, elle comporte l’obligation pour les supermarchés de plus de 400 m² de donner leurs invendus alimentaires à des associations d’aide, s’ils sont sollicités, sous peine d’amende en cas de refus. Le principe « donner plutôt que jeter » devrait d’ailleurs s’appliquer à terme à la restauration collective.

La loi a eu un impact positif sur la revalorisation des invendus et a aussi eu pour effet d’accélérer la sensibilisation et la prise de conscience de tous les acteurs de la chaîne alimentaire, tout en créant un courant innovant autour de la problématique des invendus.

 

Des applis pour commercialiser les invendus

Ainsi, dans le sillage des initiatives entreprises dans la grande distribution, la restauration est aujourd’hui le théâtre de nouvelles pratiques favorables à une meilleure gestion des produits et à leur revalorisation. Impulsées par le rapport Garot sur la Lutte contre le gaspillage alimentaire, plusieurs mesures se mettent en place, comme par exemple la mise à disposition prochaine de « doggy bags ». Et des start-up investissent ce nouveau champ de business que constitue l’anti-gaspi

 

À l’image de PHENIX, association française spécialisée dans le recyclage des invendus de la grande distribution, l’application d’origine suédoise Karma se déploie dans de nombreux pays, dont la France. Elle permet aux consommateurs de récupérer les invendus de restaurants, cafés et commerces à petits prix à l’heure de leur fermeture. Cette appli est complémentaire d’autres solutions dédiées à la chasse au gaspillage dans les restaurants telles que OptiMiam, qui met en lien commerçants et consommateurs, à qui elle cède à moitié prix les invendus dans 26 villes de France. Mummyz quant à elle propose de vendre les parts additionnelles de plats cuisinés en mettant en relation en temps réel les surplus alimentaires aussi bien des commerces que des ménages pour les commercialiser sous forme de bons plans ou de ventes flash. 

 

Une attitude éco-responsable génératrice de business

 

La production de biens inutilisés épuise les ressources de la planète, contribue à augmenter l’émission de C02 tout en ayant un impact négatif sur le résultat des commerçants.

Pour vous restaurateur, prendre en main la chasse aux surplus et s’intéresser à la revalorisation de vos invendus s’inscrit dans une démarche de performance financière et sociale. En effet, c’est un moyen efficace de générer un chiffre d’affaires supplémentaire, d’augmenter votre marge en limitant les pertes, tout en soignant votre image d’entreprise engagée dans la préservation de l’environnement. Cerise sur le gâteau, le référencement sur des applis vous offre aussi l’opportunité d’une certaine visibilité auprès d’une nouvelle clientèle en quête de bonnes affaires.

Les déchets vous coûtent cher, autant les limiter tout en adoptant une attitude citoyenne !